WANTED !!!
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Signe particulier :
Crèchent dans les marinas et squattent accessoirement les piscines d'hôtels luxueux (5 étoiles) quand la piscine de leur résidence n'est pas chauffée à leur convenance. Achtung ! Danger !!!
Je vous présente Miss M. (la brune aux yeux verts) & Miss S. (la blonde aux yeux noisettes), deux délurées en quête de 'trendy attitude'. Sur cet instantané, elles ont l'air plutôt contentes les poufs. Quoi de plus normal quand on vient de gagner une somme rondelette au casino du coin, dans lequel on est fourré(e)s tous les soirs pour survivre à l'ambiance familiale du 2e port de plaisance de la Méditerranée (3e port européen). Les célibataires étaient plutôt rares dans ces contrées lointaines, la belle vie coûte chère... Bref, les flambeuses s'essayaient aux jeux d'argent (roulette, machines à sous...) pour gagner the pactole et accessoirement pour perdre et se faire consoler, mais ça c'était plus rare...
Pour fêter leur chance insolente d'avoir décroché par deux fois (sur trois) la 'timbale', elles se sont offert un bon poulet rôti et quelques moments de 'dance attitude' dans une paillote côtière du nom 'd'Al Trayou' à moins que ce soit 'Al Trou' comme on dit dans le 'Bouchenois'. Ambiance détente pour les jours qui ont suivi. Ces vacances plutôt sages furent propices à un bon cocooning. Au programme : pierre d'alun, roulée sous les aisselles (non cancérigène) et masque argileux astringent devant une bonne biniouse, sortie tout droit du mini frigo de la convivialité. Seulement, il y avait comme une c.....e dans le pâté, les filles n'étaient pas d'humeur 'funky'. Elles examinèrent leur garde-robes, c'était décidé. Tous les soirs, elles sortiraient sur le port en tongs et paréo. Apprêtées et rafraîchies, elles exultaient. Lors d'une soirée un peu spéciale, elles ont fait marche vers une boîte VIP dont on taira le nom et qui fut la propriété d'un célèbre ex-chanteur à minettes des années 80. Posant à l'accueil devant la réplique d'un célèbre monument - hymne à la liberté - les girls ont pénétré dans 'l'antre diabolique'. Franchissant l'étape des gorilles sélectionneurs, elles se sont retrouvées dans un continuum dévolu au Kitsch avec arcades médiévales et ambiance à faire frémir Rob Zombie. Survivant à une propagande de magnums de vieux scotchs industriels et de 'Nicolas Feuillatte' éventés, c'en était trop. A ce rythme là, elles auraient préféré - mille fois - se rouiller la carcasse en buvant du 'Château la pompe' ou se compromettre avec du Champomy pas frais. Elles en ont fait leur deuil. Obscurément vaillantes, et d'un pas alerte, elles s'extirpaient de la boîte à décor pour 'mad movies' ratées, au bout de vingt minutes d'obervations silencieuses. Piste désertée et platine en berne, c'était le coup de grâce. Bilan : les poufs s'étaient relookées en trendy girls provocantes pour des pécadilles, et se sont retrouvées - ni une ni deux - devant la téloche avec une rediff de 'Nip tuck' (spécial Catherine Deneuve) vêtues d'une robe de chambre de grand-mère. Les beaux atours avaient rejoint la penderie, l'art de la séduction avait fait place à l'art du quotidien. Elles étaient presque trop contentes qu'il n'y ait pas eu de trentenaires potables à 'grailler' sur le port, ni même en boîte. Sans quoi, elles auraient dormi trop longtemps et auraient loupé les feux de l'amour qui commencent à 13h50 et manqué la fameuse scène où Ashley Abbott décide de réveler à Victor Newman qu'il est le père d'Abby. Au delà de ces considérations essentielles, un constat terrible émergeait au milieu de toutes ces aventures, certes ennuyeuses au fond. De jour comme de nuit, le port était devenu le refuge des ados boutonneux et ceux des parents de ces mêmes ados boutonneux. C'était une catastrophe car après l'afflux de plaisanciers retraités, elles s'étaient jurées que plus rien ne les atteindrait de la sorte.
Le lendemain, prise de conscience amorcée, les miss 'décollaient' pour Perpignan, avec au programme : une visite savoureuse du Palais des rois de Majorque. Elles décidaient de se cultiver un peu et de visiter ce site tant convoité. Elles voulaient être les "rois du monde", les 'kingresses' of the world, the 'queens' quoi ! Alors, elles sont montées pour voir s'il y avait de la lumière. Et elles y sont parvenues et ont vu qu'il y avait bel et bien de la lumière. Au sommet de la Tour du palais, le Mont-Canigou (2784,66 mètres) était visible mais elles virent qu'en contrebas, ça avait l'air plus intéressant, alors elles sont redescendues. Dans la cour d'honneur, des alcools 'faits maison' étaient prêts pour la dégustation: muscats et autres nectars liquoreux de la côte vermeille narguaient déjà les papilles de nos bougresses. Avant cela, elles s'étaient laissées tenter par quelques délicatesses régionales, situées dans le centre-ville de Perpi'. Sur place, le tourisme bobo, hebdo, bédo, abdos, gros lolos et le shopping tout azimut était de mise, ces demoiselles ont même 'dévalisé' une boutique sympa : achat musclé de sac Givenchy + pendants d'oreilles en argent, signés Christian Lacroix pour la blondasse dégénérée et sac blanc Lanzetty 1848 + bracelet vermeille, griffé Salvatore Ferragamo pour la brunasse excentrique, de quoi réparer le malaise 'mad movie' de la veille. D'un pas volontaire en sortant du magasin, les bras chargés d'emplettes, elles se hasardaient à remonter la rue Saint-Jean, adjacente au Castillet et pour ainsi continuer librement à opérer en mode achat d'impulsion. Mais le temps passait...Tout à coup, elles avaient si faim qu'elles se sont arrêtées dans une obscure boulangerie avec à l'intérieur - un psychokiller-poète complètement pêté comme un coing qui les a harassées de questions débiles, du genre "D'où vous venez ?" tout en leur faisant des propositions indécentes, au point que complètement flippées, elles sont ressorties en méditant sur le contenu des pains au chocolat et n'en ont avalé qu'une bouchée, en priant que le mec ait eu son CAP avant d'expérimenter l'art d'enfourner. La blonde inquiète dit à la brune : "Ils ont un goût bizarre ces pains, ils piquent un peu la langue." Court silence avant l'assenage : "Dis, tu crois qu'il aurait eu l'audace de se branler dedans ?". Réaction panique de la brune, fin de polémique. Le boulanger-poète était plutôt mignon mais complètement barré. Il avait rendu la monnaie à leur avantage et avait proposé à l'une d'elle d'accepter de le revoir en d'autres circonstances, ce qui avait enclenché les doutes, ça et le regard libidineux de renard crevé qu'il jetait en permanence sur elles. Plutôt crever. Il avait fait le tour de son comptoir et s'était approché d'elles en renaclant bruyamment. La main sur la clenche de porte, les poufs ont fui comme une volée de moineaux, emportant les pâtisseries suspectes avec elles... pour alimenter les poissons du lac marin de St-Cyp' (pour le retour). Lait d'alose ou sel de guérande, elles ne sauraient jamais ce qu'il y avait d'incorporé à cette pâte étrange, presque molle et qui ne ressemblait pas aux habituels pains au chocolat que le chef pâtissier confectionnait avec amour. il était peut-être bien là le problème, si le pain n'était plus confectionné avec amour, avec quoi l'était-il, à défaut de toute autre chose ? Quel ersatz pouvait bien s'y substituer ?
L'événement oublié ou passé sous silence, de retour à St-Cyp', le dernier jour, elles se sont mises au ménage dans l'appart tout en devisant gaiement sur le pallier avec les résidents et leur nouveau gardien. Avant de leur claquer gentiment la porte au nez et de se remettre au rangement, elles ont repensé à leur dernière pêche aux canards sur le port. C'était y-a trois jours, les filles avaient gagné un truc girly en plastoc devant les yeux effarouchés du forain et quand le double d'Ivana Trump s'est pointé pour tenter de savoir où elles avait acheté ces délicatesses bijoutières, elles n'eurent d'autre choix que de répondre en choeur : "dans une pochette surprise, M'dame". Reprenant leurs esprits, elles furent contraintes de contempler l'ardeur de la tâche qui les ramenait à la triste réalité. C'était le foutoir : des ballerines ensablées et des slips dégueus 'délastiqués' jonchaient le linoléum du hall. Courageuses, elles ont limité la casse et se sont mises à l'oeuvre avec une rare efficacité. Au bilan : 8 heures de boulot non stop, de vraies stakhanovistes de l'ère libérale. Au programme: balayage intensif à se fracasser la colonne vertébrale sans se faire mal, nettoyage manuel des fringues. Dix minutes avant le grand départ, elles vérifiaient les armoires pour s'assurer qu'elles n'avaient rien oublié et constataient avec effroi que la plus grande surface de rangement recelait un trésor inestimable : un aspirateur et une machine à laver portative...Je vous laisse méditer sur ces quelques oisivetés bien profondes...
Quelques-uns de leurs délires vous aideront à comprendre les mécanismes internes qui les régissent et ce pourquoi elles en sont arrivées là, mais jugez plutôt la médiocrité de l'espèce 'pouf', une espèce faite pour durer où qu'elle soit, quoi qu'elle fasse.
Peut-on parler de...génie de la médiocrité ? N'est-ce pas une faute de goût que d'avoir bon goût ? A vous de juger ou même de philosopher...
Drôles de jambes...drôle de glace, Perthus
Alors ! Heureuses les girls ?
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Vue du balcon, marinas des Capellans (résidence voisine), ambiance 'Melrose Place'
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Une crise d'enfantillage ?
Un poulet récalcitrant ?
Palais des rois de Majorque, Perpignan
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Le Mont Canigou, vu du Palais
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Retour à St-Cyp', au soleil couchant...
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La suite des "poufs adventures" à la prochaine édition...